le Mactire

Le Mactire est un ketch norvégien en acier de type Oréade dessiné par Maurice Amiet en 1969 et construit l'année suivante par le chantier META.

le Mactire Lorsque j'ai acheté ce voilier, je voulais en réalité en construire un. Mon voilier de rêve était un cotre aurique norvégien en bois d'une longueur de 9 mètres. Finalement, je me suis laissé tenté et j'ai acheté ce voilier qui n'était pas encore le Mactire parce qu'il était disponible et pouvait, relativement facilement, être adapté à mes besoins. En plus il était dans mon budget. Il faut préciser qu'il était en mauvais état et demandait, de toutes façons, pas mal de travaux. Il présente à la fois de grandes similitudes et quatre différences avec mon voilier de rêve qui sont, une longueur supérieure de 1.50 m, le mat d'artmon en plus, les voiles marconie, et le matériau de construction.

A l'heure actuelle, après trois ans et demi de vie à bord (j'écrit ceci début 2003) et quelques navigations, je ne m'en séparerais pas. J'ai effectivement réussi à transformer l'intérieur, même si ce n'est pas encore complètement terminé, en une cellule de vie où je me sens bien. Je me suis adapté au matériau de construction et je pense avoir apprivoisé le gréement de ketch et découvert certains de ses avantages, bien que je sache parfaitement qu'il me faudra encore naviguer longtemps avant de le connaître totalement.

La longueur reste le seul élément qui me gène. Non pas que le Mactire soit trop grand à manoeuvrer, il est parfaitement adapté à un solitaire fainéant comme moi, c'est le prix de la place de port qui m'ennuie. 10.50 mètres se payent, et se payent au prix fort dans certains ports qui surtaxent au-delà de 10 mètres.


Caractéristiques Techniques
la Construction
le Gréement
les Voiles
le Régulateur d'Allure
l'Habitabilité
Electricité et Electronique
le Moteur
Photos


Caractéristiques Techniques

le Mactire

Longueur de Coque = 10.50 m
Longueur à la Flottaison = 8.30 m
Bau maximum = 3.08 m
Tirant d'Eau = 1.55 m
Déplacement en ordre de marche = 9 T
Lest = 2.8 T
Surface de Voilure au prés = 64.3 m2
Surface de Voilure 100% = 62.2 m2
Hauteur sous Barrots = 2.10 m
Jauge = 8.80 Tx
Ratio Dép/Long = 423
Ratio Voilure/Dép = 15.2
Ratio de Vélocité = 1.05
Ratio de Confort = 47.2
Valeur Test de Capsize = 1.49
Période de Roulis = 4.0 sec.
Index de Stabilité = 1.3
Accélération au Roulis = 0.011 G

Je souhaitais un voilier simple, rustique, fiable, confortable et sûre. Un voilier que je puisse gérer quel que soit le lieu où je me trouve et les moyens dont je dispose. Un voilier hauturier dont les limites soient celles du bonhomme qui est à bord. Avec ce voilier, je n'ai aucun soucis à me faire sur touts ces points. Il est parfaitement adapté aux grands voyages et à la vie à bord quelles que soient les conditions. Aucune concession n'a été faite lors de sa conception à la sécurité. Je souhaitais aussi que mon voilier soit beau. J'entends par là, d'une beautée qui ne soit pas liée à des artifices esthétiques qui vieilliront avec les changements de modes. Je ne voulais pas d'un bateau daté et même si le mien l'est par bien des cotés, il reste relativement hors du temps. Il ne passe pas pour un yacht, ce qui peut avoir une grande importance pour les relations avec les gens des coins où je souhaite aller. Je ne serais pas un touriste, au sens péjoratif du terme, et cela me plait. Par contre cela peut me faire regarder de travers dans certaines marina, mais comme je ne compte pas y aller souvent...

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la Construction

La construction du squelette de la coque et du pont du Mactire est constitué d'un fer plat longitudinal et d'un ensemble de ceintures transversales (membrues plus barrots) tous les 48 cm, en fers plats eux aussi. Les tôles du bordé de coque sont posées en recouvrement comme dans une construction à clins.

L'acier est de l'acier doux ordinaire, le plus proche du fer, qui contient peu de carbone et est donc moins sensible aux attaques du milieu marin. La coque et le pont ont été entièrement recouvert d'une pellicule de zinc pour le protéger.

Le premier propriétaire a acheté la coque ponté mais sans le roof en 1970 et a ensuite mis trois ans pour aménager, équiper et gréer le bateau. La première immatriculation date de 1973.

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le Gréement

Le Mactire est donc gréé en ketch. Le principal inconvénient de ce gréement est un problème d'interaction entre la grand-voile et l'artimon. Au prés, la première dévente le second et c'est l'inverse au vent arrière. Au prés, le problème se résout pratiquement de lui-même parce que le dessin de la coque n'est pas conçu pour cette allure, donc le bateau ne fera jamais un près assez serré pour que cet inconvénient soit catastrophique. Je parle d'un prés à moins de 45° du vent apparent, d'un prés que de toute façon ne fait aucun voilier de croisière. Quant au vent arrière, c'est une allure tellement inconfortable, le voilier n'étant pas appuyé sur un bord par le vent, qu'on essaye de l'éviter au maximum. Mieux vaut tirer des bords de grand largue, qui sont aussi plus rapide.

Les mats, de 12 m et 9 m de haut, sont creux, en pin d'Oregon collés. Ils sont posés sur le pont, épontillé en dessous, ce qui fait un peu peur au début. Cela simplifie les opérations de matage et démâtage, mais on pert beaucoup en solidité par rapport à un mat qui serait posé sur la quille et tenu au niveau où il traverse le pont. Je vois plusieurs avantages aux mats en bois par rapport au profilé en aluminium plus léger. D'abord, le poids n'est pas un inconvénient, contrairement à ce qu'on entend souvent. Certes, ce poids dans les hauts fait gîter un peu le bateau, mais il augmente énormément l'inertie, ce qui est la manière la plus sûre de résister au chavirage dans le très gros temps. Enfin la souplesse et la très grande résistance du bois en flexion devrait me laisser un peu de temps pour réagire en cas de rupture d'un hauban ou d'une barre de flèche et essayer d'éviter de prendre le mat sur la tête.

Les deux mats sont totalement indépendants pour éviter que la chute de l'un entraîne l'autre.

Les haubans sont en câble inox souple. Le câble souple permet d'épissé les extrémités, ce qui économise les embouts, permet de surveiller l'usure et de réparer facilement même en mer.

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les Voiles

Les voiles sont le moteur d'un voilier. Mais plus que cela, il doit être possible de les adapter à toutes les situations pour que le voilier continu à avancer avec le maximum de sécurité. Et cette adaptation doit pouvoir être effectuée par l'équipage qui, dans mon cas, est très réduit.

La voilure comprend :
Grand-voile = 22.4 m2
Artimon = 12.4 m2
Yankee = 18.6 m2
Trinquette = 10.9 m2

La surface de chacune des voiles est faible et la grand-voile comprend trois ris, l'artimon deux et la trinquette un. Il n'y a donc aucune difficulté à les manipuler et à adapter la surface de chacune d'entre elles aux conditions, même en solitaire. De plus je dispose d'un tourmentin de 3.5 m2 que je hisse à la place du yankee ou de la trinquette en cas de nécessité. L'ensemble donne au Mactire une vitesse, un confort et une stabilité de route que m'envient bien des voiliers modernes lorsque je les croise.

En 2002, j'avais monté un génois sur enrouleur. Après deux ans d'usage intensif, je vais le retirer pour remonter le yankee d'origine. Sa surface est moins importante que celle du génois, mais ce dernier n'était entièrement déroulé que dans le tout petit temps et dans ces conditions, son grammage relativement important ne lui permettait pas de porter de manière satisfaisante. Dés que le vent monte un peu, il est nécessaire de le rouler en partie pour que le bateau ne soit pas assommé et, à ce moment, il n'a plus la forme adéquate. Les mats en bois ne permettant pas de tendre suffisement l'étai. Il me semble donc préférable de revenir au yankee.

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le Régulateur d'Allure

Je me suis offert un Aries. C'est cher, probablement le plus cher du marché, mais tout le monde dit que c'est aussi le plus solide...

J'ai eu quelques problèmes de montage du fait que la bome d'artimon dépasse l'arrière du bateau. Je ne voulais pas monter le régulateur trop loin pour ne pas avoir à faire de gymnastique osée en mer, donc j'ai du diminuer la taille de la girouette pour qu'elle passe sous la bome d'artimon. Je pense que certaine faiblesses de réactions que j'ai pu observer lors de la navigation de l'été 2002 vennent de là. Si je n'arrive pas à trouver de solution, je pense que je remettrais la girouette d'origine quitte à ce qu'elle prenne des claques par l'artimon aux virements de bords et aux empannages.

Je vais aussi ramener les drosses de commande de l'aérien à l'intérieur, ce qui me permettra de faire les petits ajustements de route ainsi que d'aider éventuellement le Mactire dans le gros temps depuis le poste de veille.

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l'Habitabilité

le carré vue vers l'avant

Un bateau habitable est avant tout un bateau confortable, tant en mer qu'au port. Et tout ceux qui sont montés à bord se sont extasié face au volume. Il faut dire que 2.10 m de hauteur sous barrots, ça aide. Personne ne s'est rendu compte que le volume habitable du Mactire est équivalent à celui d'un voilier moderne de série de 9 m.

L'isolation est capitale, que ce soit pour éviter de cuire lorsque le soleil tape, que pour éviter que la chaleur ne s'évapore dans la situation inverse. Le Mactire est entièrement isolé par 5 cm de polystyrène au-dessus de la limite des planchers. Quatre des hublots du roof sont ouvrants ce qui, avec le capot de la cabine avant et celui de la descente, permet de créer de vrais courants d'air. Le roof en lui-même, est construit en contre-plaqué et ne nécessite pas d'isolation particulière.

Un poêle à fuel ou à gazole permet, lorsque le vent n'est pas trop fort et ne refoule pas les gaz de combustion à l'intérieur du bateau, d'offrir une température agréable tout en supprimant l'humidité. Jusqu'à présent, quelle que soit la température extérieure, qui est descendu une fois à -9°, j'ai toujours pus avoir 20° à l'intérieur.

L'isolation, la ventilation et la présence du poêle font que je n'ai aucune condensation à l'intérieur, contrairement à bon nombre de bateaux en acier, à l'exception du compartiment toilettes qui est un cas particulier et pour lequel je ne pense pas pouvoir faire grand chose.

le carré avec la table à carte en arrière

Les aménagements du Mactire ont été conçus en fonction de mes besoins. Vivre à deux, j'espère un jour, déjeuner à quatre et boire un verre à six. La disposition générale a été pour une bonne part dictée par la conception de départ du voilier, je n'ai pas osé boucher tous les passes coques pour en remettre d'autres ailleurs. Par contre j'ai complètement revu le traitement des aménagements dans le but de les éclaircir, de les aérer et d'augmenter l'impression d'espace. Cloisons peintes en blanc, suppression des demi cloisons entre le carrée et l'ensemble cuisine - table à cartes, vaigrage de coque et de pont en lambris de pin clair, coussin aux dessins joyeux, etc. Certains espaces ont été augmentés, comme la cuisine, ou requalifié, comme la table à cartes qui n'existait pas.

la cuisine

L'intérieur a aussi été conçu de manière fonctionnelle pour un usage en mer. Je pense que je suis arrivé à faire en sorte de disposer d'assez d'espace pour la vie au port, tout en pouvant être calé en mer sans le recours aux artifices des sangles et autres barres de maintien.

L'arrière a été ouvert et relié directement aux aménagements pour créer un vaste espace de rangements pour les voiles, cordages, défenses, pièces de rechange, outillage, etc.

L'eau douce est stockée dans des jerrycans de 10 et 15 litres, ce qui permet de les répartir là où il faut en fonction de la charge du bateau et limite le risque contaminations. Le plein d'eau est aussi beaucoup plus facile à faire lorsqu'on est au mouillage.

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Elecrticité et Electronique

Là, c'est le domaine du minimalisme. Le problème de l'énergie est capital sur un voilier et très difficile à résoudre. J'ai donc choisi de limiter de manière drastique ces deux postes.

Je ne possède qu'une batterie de 105 ampères dont le but principal est de démarrer le moteur. Lorsqu'elle est suffisamment chargée, elle peut être utilisée pour quelques points lumineux et, surtout, l'ensemble cassette - CD. Je compe acquérir un hydro-générateur pour charger la batterie en navigation et m'offrire le complément éolien à placer dans le gréement au mouillage ce qui me permettra d'avoir de l'électricité tout le temps.

L'électronique est, elle aussi, branché sur la même batterie. Elle ne comporte qu'un récepteur radio BLU, obligatoire pour la réception des bulletins météo marine, mais dans les faits peu utilisée sauf pour capter les tops horaires nécessaires à la navigation astronomique, un émetteur-récepteur VHF qui ne sert que pour contacter un port lors de l'arrivée, un sondeur et un petit GPS portable. Pour la navigation au large, je préfère utiliser le sextant, le GPS étant là pour vérifier la position de temps à autre et lors d'une arrivée litigieuse.

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le Moteur

YANMAR diesel deux cylindres, développant 18 CV à 2200 t/mn. Il s'agit d'un moteur semi-lent, plus proche des moteurs pêches que plaisance, destiné à donner du couple et pas à faire avancer le bateau très vite. L'hélice est une tripale tournant à 860 t/mn. N'y connaissant pas grand chose en mécanique et encore moins en diesel, je suis très satisfait d'avoir ce moteur qui a la réputation d'être increvable et sans soucis.

Même s'il a déjà servi à nous aider à avancer sous voile en Méditerranée ou en Manche, ce n'est pas son rôle. En Méditerranée, on ne peut envisager naviguer qu'avec un gros moteur tellement cette mer peut être traître, en Manche, il s'agissait de petites croisières côtières, ce qui n'est pas la tasse de thé du Mactire. Le seul but du moteur est d'aider le bateau à manœuvrer dans les ports, il est impossible de faire une entrée à la voile dans les ports modernes, ou de faire une courte distance pour changer de mouillage.

Je n'ai d'ailleurs qu'une réserve de fuel ridiculement petite. Un réservoir d'environ 35 litres et deux jerrycans de 20 litres. Heureusement que la consommation est très faible, environ 1.5 litres par heure à plein régime et 1 litre en régime de croisière.

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Photos & Plans

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