Fuji X-Pro 1 (suite)
Retour autour de chez moi. Comme prévu hier, je passe en ISO manuels et je décale l'exposition de -1/3. J'ai l'impression que le X-Pro 1 surexpose un peut. Je reste en priorité ouverture et viseur optique. Je continurais à vous entretenir de mon apprentissage de cet appareil très prochainement.
Fuji X-Pro 1 (suite)
Aujourd'hui, je suis sur l'ile de Charentonneau, sur la Marne à Maison-Alfort, pour le "Festival de l'Oh" où l'organisme pour lequel je travail a un stand. J'en profite pour continuer à apprendre le X-Pro 1.
Il fait beau, la pluie annoncée n'est pas là, et un "Band" nous apporte une jolie musique qui nous transporte à la Nouvelle-Orléans.
J'avais indiqué dans ma précédente entrée que Capture One ne pouvait pas lire les fichiers RAW du X-Pro 1. Je le croyais d'après ce que j'avais lu dans certaines revues. Il se trouve que ce n'est pas (plus) le cas, la version 7 du logiciel dont j'ai téléchargé la version d'évaluation est parfaitement capable de lire ces fichiers. Je commence donc à essayer de l'utiliser, mais, comme je ne suis pas encore satisfait des résultats que j'obtiens pour l'instant, les photos présentées aujourd'hui sont encore des JPG issus de l'appareil traités avec LightRoom.
Revenons au X-Pro 1. Avec l'expérience d'aujourd'hui, je vais changer deux réglages de base. J'abandonne les ISO auto et la plage dynamique auto. Les ISO choisis par l'appareil sont parfois assez surprenant. Je reviens donc à la vieille habitude du réglage des ISO manuel par l'intermédiaire de la touche Fn et de la molette arrière, et si j'ai besoin d'une plage dynamique étandue, elle est facilement accessible grace à la touche Q.
Comme je le présentais, je vise de plus en plus souvent avec l'oeil droit en laissant le gauche ouvert. J'arrive aussi assez bien à corriger mentalement le manque de précision du cadre de visée et le décalage de perspective due à la paralaxe. Mes années d'architecture doivent m'y aider. J'ai encore quelques rattage ou surprises mais de plus en plus rares.
J'aime vraiment cet appareil. C'est difficile à préciser, mais il apporte vraiment une autre façon de voir. Je ne peux que vous conseiller de l'essayer. Je comprend de mieux en mieux ce que décrivent les utilisateurs de Leica. Je sais que le X-Pro 1 n'est pas un appareil télémétrique. Mais, à mon avis (je sais que je vais avoir beaucoup de courriels en disant cela) c'est un "rangefinder". Rangefinder pouvant se traduire par "viseur décalé" ou "à distance", cette définition s'applique parfaitement au viseur optique du X-Pro 1. Le fait qu'il dispose d'un autofocus et pas d'une mise point via un télémètre est une autre question à mon avis...
Fuji X-Pro 1
Oui, je sais ! En octobre dernier j'avais acheté un Olympus OM-D E-M5 et j'en étais très satisfait au point de dire que j'espérais le garder longtemps. Surtout que je n'avais garder mon précédent appareil que 8 mois et que je n'ai aucunement l'intention, ni les moyens, de changer d'appareil tous les ans. Puis je suis tombé malade avec un dos cassé ayant entraîné un arrêt de travail de 4 mois et demi (de la mi novembre à la fin mars). Ce temps d'inactivité m'a permis de me poser beaucoup de questions, notamment sur ma pratique photographique, ce que j'en attends et ce que je souhaite dire ou transmettre. Une question de philosophie, et j'avais besoin de changer cette philosophie...
Certains écrivains écrivent directement avec un ordinateur, d'autres ont besoin d'écrire leur manuscrit avec un stylo plume. Je suis dans ce cas. Retrouver une certaine lenteur, que chaque déclenchement soit plus délibéré, que l'appareil me demande de plus réfléchir. J'ai donc ressorti mon Fujica AX-1 argentique avec son objectif 50 mm f 1.9 à mise au point manuelle et je l'ai chargé avec de la Ilford HP5+ 400 ASA et j'ai retrouvé les gestes du photographe tels que je les aimes. Mais non, décidément, il y a tout de même du bon dans l'évolution de la technique. J'ai besoin d'écrire avec un stylo plume, mais aussi de retranscrire avec un ordinateur pas avec une machine à écrire. Comme de toute façon l'usage des photos nécessite un fichier numérique, passer par l'étape du scannage du film... Autant que l'appareil le fasse. Alors quoi ?
L'année dernière, lorsque j'ai acheté l'EM-5, il y avait un autre appareil qui m'attirait particulièrement mais que je n'avais pas pu, ou pas osé (!), acheter à l'époque. Le Fuji X-Pro 1. Je décide de sauter le pas et de tenter d'apprendre cet appareil. Un coup de téléphone à "l'Instantané", une petite boutique du boulevard Beaumarchais à Paris que je recommande pour la compétence et la gentillesse de ceux qui la tiennent (c'est déjà chez eux que j'avais acheté l'EM-5), pour vérifier s'ils l'ont en stock et le soir même j'étais propriétaire du X-Pro 1 avec le 35 mm f 1.4.
Je dois bien avouer que durant le trajet qui me ramenait chez moi, j'étais partagé entre le sentiment d'avoir enfin un outil qui ne me pardonnerait rien et m'obligera à faire progresser ma technique et à réapprendre un certain nombre de choses, et celui d'avoir fait une grosse connerie en dépensant 2 000 € dans un appareil que je ne saurais apprivoiser. Mais c'était justement ce que je souhaitais...
J'applique de suite quelques réglages de base dans les menus :
ISO auto avec un maximum de 3 200 (Je ne sais pas si je garderais longtemps ce réglage parce que Fuji à programmé le changement de valeur lorsque la vitesse de prise de vue tombe en dessous de 1/52 s. Au vue du piqué des photos et de leur qualité aux hauts ISO il me semble qu'il ne faille plus utiliser l'ancienne règle du 1 sur longueur de focale comme vitesse minimale, mais plutôt 1 sur 2 ou 3 longueur de focale pour réduire le risque de floue de bougé.) ;
RAW + jpg fin ;
Jpg en noir et blanc avec filtre jaune, avec filtre vert pour les portraits ;
Plage dynamique sur auto ;
Réduction de bruit sur -2 ;
Cadre d'autofocus corrigé avec Mode AF en AF Zone (colimateur unique);
Touche AE/AF sur AE Seul ;
Témoin AF sur non ;
Mode économie d'énergie et Démarrage rapide sur non ;
Je désactive le passage automatique de la visée sur écran ou dans le viseur en ne sélectionnant que ce dernier qui est règlé sur le viseur optique ;
Dans le viseur je n'affiche pas la grille de composition parce que, lorsque la mise au point est effectuée, le cadre de visé se décale en fonction de la distance de mise au point mais pas la grille de composition qui donc ne correspond plus à rien.
Il n'y a plus qu'à aller sur le terrain.
Le viseur optique est un vrai plaisir à utiliser. Tous les utilisateurs d'appareil à visée télémétrique ou équivalente disent que cela leur permet de garder les deux yeux ouverts pour voir à la fois en direct et dans le viseur. J'avais quelques doutes sur ma capacité à dissocier ces deux visions pour cadrer mes photos. En fait, je me suis surpris à avoir effectivement les deux yeux ouverts sans même y avoir réfléchit. Cela se fait naturellement contrairement à mes autres appareils à visé reflex ou équivalente (viseur électronique) où je ferme naturellement l'oeil qui n'est pas devant le viseur. Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que mon oeil directeur est le gauche. M'apercevant que mon oeil droit restait ouvert lorsque je visais avec l'oeil gauche, j'ai tenté d'inverser et de viser avec l'oeil droit. Ce n'est pas encore un geste naturel, cela viendra peut-être, je vais continuer à essayer.
Le cadre de visé n'est pas très précis. Il faut étendre mentalement ce cadre pour avoir une idée de ce qui sera réellement sur la photo et tenir compte que la distance du sujet influe aussi sur le cadrage à cause de la parallaxe. Une habitude pour tous les photographes qui utilisent des télémétriques, mais qu'il me faut apprendre après toutes ces années à utiliser des appareils à visée reflex. Comme le montre les deux photos ci-dessus et ci-dessous, on y arrive assez vite.
Ces deux photos m'ont aussi révélées que la bague des ouvertures est très sensible. Ces photos ne sont pas à f 1.4 tel que je le souhaitais. Il faudra que je fasse aussi attention à cela.
Toutes les photos présentées aujourd'hui sont issues des fichiers JPG de l'appareil, je n'ai pas encore mis à jour Lightroom pour lire les RAW du X-Pro 1. A ce propos, j'ai un problème avec Lightroom. C'est un logiciel fantastique, mais je n'aime pas qu'il ne soit qu'un catalogueur. Ce n'est pas ma façon de travailler. Je préfère que mon logiciel de développement me laisse le choix sur ma manière de gérer mes images, de les classer, et ne me dise pas à chaque ouverture que je suis dans un catalogue ne comprenant pas les photos que je viens de transférer depuis mon appareil. Je suis peut-être un dinosaure, mais je ne souhaite pas qu'un logiciel m'impose sa façon de travailler. J'avais donc décidé de m'en séparer et je commençais à tester AfterShoot (ex Bibble) et Capture One pour savoir lequel des deux remplacerait Lightroom dans mon flux de travail. Hélas aucun des deux AfterShoot ne sait pas lire les fichiers RAW du X-Pro 1...
J'ai tenté d'utiliser Silkypix qui est fournit avec l'appareil. C'est un logiciel que je connais bien pour l'avoir utilisé avec mes Panasonic et que j'apprécie, mais il n'a pas d'outils convaincant pour passer les RAW en noir et blanc. Uniquement deux presets, aucun mélangeur de couches ou équivalent...
S'il vous plaît Fuji, donnez aux développeurs non Adobe les infos que vous avez données à Adobe, ou alors enregistrez vos RAW au format DNG. Un certain nombre de marques le font et je pense que c'est le sens de l'histoire. Tous les développeurs seront sur un pied d'égalité et on pourra réellement choisir le logiciel de développement qui nous convient en fonction de notre flux de travail et de notre vision photographique.